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À L'Ombre De Nos Vies

1 septembre 2007

À l'ombre de nos vies - Chapitre 5 (Bristole)

Mal au ventre. Immortels souvenirs d’une vie, qu’il voulait, passée. Impasse… Gare, lieu de départ et d’arrivée. Il ne voulait, ne pouvait voir que le départ, se sortir de l’impasse, trouver. Que trouver ? Que chercher ? Ou ? Comment ? Il fallait comprendre que ce qu’on est, est une succession de départs et d’arrivées. Le départ, d’abord, est magique, surprenant, grisant, emplit de non-dits et d’avoirs. Comparable à l’amour passionnel, il ne dur qu’un temps. Temps précieux de l’Aventure, seul, avec tous, contre tous. Il a posé des questions, arrêté des passants, suffocant de ne pas trouver les mots de La question. Pourquoi tout le monde part ? Il voulait quérir ses maux à l’aide de ses mots, de leurs mots. Gare. Entre réponses et questions. De la foule nait la douce mouvance d’une perte de repères. Les anonymes lisent en vous. Il voulait encore croire qu’il n’était pas eux et qu’ils n’étaient pas lui. Juste glaner les réponses. Un jour, il comprendrait l’arrivée. Pour l’instant il regardait le plafond pierreux des gares, écoutait le vrombissement des trains, captait la marche rapide des voyageurs empressés ou la lenteur de ceux qui, comme lui, trouvaient ici une maison réconfortante et pleine de certitudes. La Gare se faisait matrice, mère, maman de ce grand garçon, conseillère silencieuse et bruyante, guide discrète qui le prenait par la main afin de le pousser : dehors. En définitive, était-il déjà parti ?
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29 mars 2007

À l'ombre de nos vies - Chapitre 4 (Yotuwan)

Il ne rêvait que d'une chose. Pouvoir toujours vouloir s'évader. C'est sur les bords des routes qu'il se construit. À l'ombre des grands pins et des boulots. Les chambres d'hôtel, ça devient son quotidien? Il en rêve aussi. Sa vie n'a été qu'une suite d'air d'autoroute sans grand intérêt. Maintenant il veut y mettre des atractions. Ses atractions à lui. La musique quelle importance si lui n'en a pas. Elle rythme sa vie, c'est le battement de son coeur qui ne faiblit que lorsque les hauts parleurs meurent dans la chaleur de la nuit. C'est un petit crachat quand les guitares s'éteignent et que les amplis s'envolent. Comme une pluie qui ne veut plus s'arrêter de poursuivre sa route. Il se laisse aller aux accords et désaccords de sa vie en sol mineur. Un sol porteur de terre et de tradition. C'est justement ça qu'il fuit, mais qu'il construit. Peut-être sans s'en rendre compte. Ou bien par souci du détail, il le fait sans regarder en arrière les conséquences, sans compter qu'il se trompe lui-même. C'est fataliste, et alors. Qui ne pense jamais à l'erreur. Il n'y a que les champions pour rêver de ce que personne ne peut avoir. La route imprime les marques de la vie sur l'étui de sa guitare. Sans qu'elle en souffre, elle pleure plus fort qu'avant. C'est le temps qui veut ça. Il ne lui laisse pas une seule seconde de répis. Comme si beaucoup trop en dépendait. Comme si trop de choses voulaient se rajouter à cette esquisse du bonheur qui s'introduit dans la petite porte de sa vie. C'est petit à petit, avec un peu de temps et de repos qu'il veut se construire. Mais la vie ne le laisse pas faire. Tout doit rentrer tout de suite. C'est trop fort. C'est trop impossible. C'est quelque chose qui lui échappe. Il essait de lutter. Pour s'en sortir. Pour éviter tout ce désastre qui s'approche. Trop vite. Trop fort. Il ne sait plus quoi faire. Une corde casse. Les notes se faussent. Il ne veut plus la regarder. Le reflet de la guitare dans la pupille des yeux de sa vie. Il se laisse aller, à l'abandon, comme une grand mère encore fatiguée qui n'arrive pas à mourir. Il sait qu'il doit lutter. Il veut peut-être se laisser vivre. Mais il ne peut pas. Sa vie l'en empêche. C'est un blues lent qui veut se faire entendre. Il est là, bien présent. Mais les soucis l'étouffe, le serre. Il veut se faire entendre. Alors il touche le coeur, il touche son coeur, notre coeur. La délicatesse des mots, si doux, mais si fort, devant lesquels plus rien n'a de valeur. Il les laisse rentrer dans sa vie, dans son esprit. C'est un tremblement de coeur qui secoue toute sa vie et son existence. Il est troublé. Il dort sur son rêve avec lui. Il ne sait pas où il sera demain, et alors. Il sait qu'il aura fait un pas de plus vers le bonheur.
24 février 2007

À l'ombre de nos vies - Chapitre 3 (Bristole)

L’inconnu, son désaccordé, espoir et tremblement.
Il avait déjà quitté le nid familial depuis un temps indéterminé, qu’il ne voulait pas déterminer. Son retour aux sources était pour lui de tout quitter, drôle de personnage. Ou chacun voit la famille comme l’espoir d’une sécurité douillette, lui n’y voit que peur et stupeur.
Partir était la seule alternative, puiser dans sa peur et connaître le tremblement. Alors se succédaient routes et chemins, hôtels et motels, usines et champs. Alors avec les mêmes yeux émerveillés il observait le monde pour la première fois. Il avalait chaque image, chaque senteur avec l’avidité d’un enfant. On le voyait ouvrir des yeux gigantesques, avoir les pupilles dilatés de tant de lumières. Il s’arrêtait parfois se mettant face à la brise encourageante, fermait les yeux et offrait son nez et ses oreilles au monde, il apprenait à écouter le chant des oiseaux, des crissements de freins d’une voiture, le cliquetis d’une enseigne, le grincement des portes en bois, à sentir des roses, le fioul, les feuilles de peupliers …C’était le monde qui lui offrait son cadeaux le plus beau, sa vie.  Il grandissait à chaque instant apprenant à aimer et rejeter. Il apprenait sans réapprendre. Au delà d’une renaissance c’était une naissance, celle d’un enfant de dix-neuf ans.
Oui c’était un enfant de dix-neuf ans. Beaucoup pensent que passer la limite de la majorité signifie indéniablement accéder à la maturité indue à leurs ainés. Non. Ce n’est qu’une limite factice, arbitraire, qui n’a d’autres fins que celles des absurdités administratives. Il l’avait compris et l’acceptait.
L’acceptation est souvent preuve d’une plus grande maturité que toutes les compréhensions.
Avez-vous déjà tenté de mesurer le temps ? L’éternité d’une journée, la pesanteur d’une heure, la longueur d’une minute, la vie d’une seconde, le froissement d’un centième. Ne vous méprenez pas, ce ne sont pas des considérations mathématiques mais les composantes majeures d’une vie, de vos vies, de nos vies, de sa vie. A nouveau il l’avait accepté et décidait de caresser l’instant.

3 février 2007

À l'ombre de nos vies - Chapitre 2 (Yotuwan)

C'est sur les routes qu'il voulait se réaliser. Maintenant il le savait, sans douter. Il pensait bien qu'avancer sans douter l'aiderait plus que s'il laissait des regrets ou des incertitudes sur le bord de la route. C'est bien mieux ainsi. Encore une fois il maudit les automobilistes. Pourquoi sont-ils tous comme ça ? Jamais personne ne veut le prendre en autostop. Est-il est un paria sans qu'on le lui ait dit. Les chambres de motel comprennent tout. Elles reçoivent tout. Les chants des promeneurs solitaires, le son des guitares désacordées. C'est une exitation pour lui, comme à chaque fois. Le voyage sur les routes de ses origines. Il rêve de ses vraies origines, ses vraies racines, celle de sa culture profonde.

Il ne s'est jamais senti accepté des jeunes de son âge. Trop en avance ou bien en retard sur son époque. Pourquoi lire et écouter des artistes d'un autre temps fait de lui un marginal ? Il aimerait bien le savoir. Mais pourquoi ? Il sait que la vérité lui fera mal. Trop mal. La vérité pourrait plus lui nuire que lui apprendre quelque chose. Il était encore trop faible. Renaître est toujours très dur. Il en sait quelque chose, il ne cesse de vouloir renaître. Peut-être que ces douleurs lui apprendront à se fixer. Peut-être ne veut-il pas se fixer. Et toutjours évoluer. Encore plus loin dans ses rêves. Il mélange maintenant rêves et réalités. Allant toujours plus loin, toujours plus dans le vrai.

Il y a toujours cette brise qui lui montre le chemin. Qui lui remémore d'où il vient. Il ne veut tout de même pas renier ce qui est derrière lui. Ça serait pire que tout. Et il le sait. C'est trop triste s'il ne voudrait pas l'accepter.

Alors il marche, l'esprit embrumé de musique et de poésie. Il marche sur les traces des anciens. Découvre les champs qui ont vu naître le blues. Et alors, c'est comme un coup de tonerre dans son esprit. Sur le bord de ces routes, là où tant sont morts. Il pourrait réaliser la chance qu'il a d'être là. Seul mais bel et bien là. Les grands panneaux publicitaires avec des pin-up dessus le regardent. Ils lui montrent d'où il vient et où il peut aller. Et là, il se demande s'il devra refaire ce choix toute sa vie. Un peu s'il devait toujours l'assumer et se le rappeller. Encore une fois il est perturbé. Il ne pensait pas que ça le suivrait si longtemps et si loin.

Et encore une fois, il préfère aller nager dans l'inconnu.

2 février 2007

À l'ombre de nos vie - Chapitre 1 (Bristole)

Il attendais, seul, ça chambre de motel faiblement éclairer par les néons de l'enseigne. Replié sur lui-même au pied de son lit, il pensait. Il songeait d'ailleurs au fait qu'il ne savait que penser, mais pour une fois il avait agis.
Les dix-neuf ans qu'il avait passé comme enfermé dans un cocon ; entre chambre et classe, guitare et fille, parfois, étaient achevés. Ce jour pourtant comme les autres il avait décidé de rompre la chrysalide, de ne plus glisser sur sa vie, il s'envola.
Il s'envola, loin des classes, loin des filles ordinaires, loin de sa famille, loin de sa vie, loin de tout. Il laissa alors un mot pour leur dire adieux et que malgré tout il les aimait ;et sans remords ni regrets, il partit .
Seul, et comme pour la première fois ou il effleurat une guitare, il sentit une brise légère glisser sur son visage et un sentiment de profonde liberté s'empara de tout son être. Pour la seconde fois de sa vie il connaissait l'excitation de la découverte, animant chaque parcelle de son corps. Une faible tremblement le saisit comme la première fois il avait fais l'amoure, mélange de peur et de curiosité, d'impatience et de timidité. Il marchait comme s'il marchait pour la première fois. Il renaissait des cendres de toutes ces années, tel un phœnix.
Guitare sur son épaule droite son sac sur la gauche, il marchait. Sans but, il marchait.
Et maintenant il était là, replié sur lui-même dans cette chambre et il pensait. Il pensait qu'il n'avait pas penser, son excitation retombant doucement telle une feuille un matin d'automne.

Les teintes vertes et rouge illuminait son visage reflétant une faible inquiétude, mais avant que celle-ci ne s'empare de lui, il sourit.Car désormais sans pudeur ni honte, il vivrait. N'était-il pas libre ?

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1 février 2007

À l'ombre de nos vies

l'histoire vient de naître, c'est une co-écrite entre Bristole et Yotuwan, d'après l'initiative de Bristole qui a écrit le premier chapitre de l'histoire.

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À L'Ombre De Nos Vies
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